Un vent de piraterie souffle sur la japanimation
française.
Depuis que je suis dans ce milieu, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres,
mais ce que j'ai appris récemment dépasse tout. Kaze, éditeur
précurseur de japanimation en France, serait devenu un lamentable pirate de
dessins animés ?!
C'est gros, très gros, énooooorme. Tellement énorme qu'il vaut
mieux que vous jugiez sur pièce avant que je ne revienne plus en détail
dessus. Le courrier reproduit ici s'adresse à des organes d'information ou
de vente comme Animeland ou la Fnac. Il est rédigé par Hajime Akimoto,
Manager Director de la division Media Network de Tokuma Shoten.
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l'original
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LIRE TOUT DE SUITE LA RÉPONSE
DE CÉDRIC LITTARDI, ICI
!
TOKUMA SHOTEN CO., LTD.
Monsieur,
Par le présente, nous souhaitons vous informer que notre société
est le seul détenteur des droits de reproduction et d'exploitation vidéo
des oeuvres suivantes:
- Cockpit
- Arion
Notre société a été
informée de la parution en format DVD de ces uvres, en langue française,
produits par la firme
KAZE S.A.
Président Directeur Général: M. Cédric Littardi.
Siège Social: 28, Rue Lignier, 75020 PARIS FRANCE
Par ailleurs, de nouvelles parutions d'autres
oeuvres de notre catalogue ont été récemment annoncées
par KAZE S.A., notamment:
- Digital Devil Monogatari
- Devil Robot
- Les Héros De La Galaxie
Nous attirons votre attention sur le fait
que la firme susmentionnée, qui a obtenu à notre insu un accès
à notre matériel, ne dispose d'aucun droit d'exploitation des programmes
cités plus haut, et que cette exploitation s'inscrit en dehors de tout cadre
légal / contractuel.
En conséquence, et afin de vous préserver contre toutes les répercussions
qui pourraient découler de notre action contre la société KAZE
S.A., nous vous invitons à suspendre toute commercialisation des DVD de nos
titres publiés et distribués par KAZE S.A., et ce jusqu'à ce
qu'une édition dûment autorisée soit disponible sur le territoire
de la France.
En vous remerciant par avance de votre collaboration, veuillez agréer, Madame,
Monsieur, l'expression de nos salutations distinguées.
Hajime Akimoto
Manager Director
Media Network Div.
Vous n'êtes pas sûr d'avoir
bien lu, d'avoir bien compris ?
Et bien, même si la formulation n'est pas toujours claire, l'effort fourni
par les japonais pour écrire en français doit être souligné.
Les faits sont là, Kaze n'a pas les droits d'exploitation et de reproduction
des dessins animés suivants:
- Arion
- The Cockpit
- Digital Devil Monogatari
- Devil Robot
- Les Héros de la Galaxie
On se demande même si l'éditeur
a encore les droits vidéos. Et doit-on ajouter à cette liste "Grey",
figurant aussi au catalogue Tokuma ? Peu importe ! L'édition DVD de ces titres
par Kaze est clairement dénoncée par Tokuma comme du piratage. Alors,
la phrase: "Nous attirons votre attention sur le fait que la firme susmentionnée,
qui a obtenu à notre insu un accès à notre matériel..."
fait sourire puisqu'on se doute que Kaze a utilisé ses masters vidéos,
mais c'est bien le seul élément cocasse de toute cette affaire.
Un peu plus gênant est le fait que des organes d'information comme DVDFr, DVDFurax,
DVDMania, DVDVision, Animeland et des sites comme la Fnac et Virgin ont reçu
ce courrier et n'ont pas daigné en parler. Mais que pouvons-nous attendre
de plus d'Animeland dont Cédric Littardi fut l'un des dirigeants, il y a quelques
années. Ne vous méprenez pas, cette lettre de Tokuma n'est pas une
intox, elle a malheureusement tout d'une véritable info.
Un éditeur possède des droits d'exploitation pour une durée
déterminée qui est souvent de 6 ans. On a vu comment Canal + s'est
dépêché de sortir Totoro au cinéma avant d'en perdre les
droits. Autre point: les droits d'exploitation vidéo n'impliquent pas de droits
sur une exploitation DVD ou télévisuelle si cela n'est pas précisé
dans le contrat initial. Kaze n'a donc aucun droit DVD ou télé sur
les titres Tokuma. D'ailleurs, quand on apprend qu'Arion vient de sortir en DVD au
Japon avec 20 mn d'animation inédites par Yoshikazu Yasuhiko on ne peut que
s'interroger sur la sortie du DVD Français.
Cette affaire révoltante ne risque pas d'améliorer l'image de la japanimation
en France et on la doit malheureusement à quelqu'un qui semblait prôner
le respect du médium et de ses fans. C'est bien mal connaître l'individu
en question: Cédric Littardi, l'homme par qui le scandale arrive.
Tout d'un coup la lecture de son article contre la censure sur le site BurningBlood
laisse un étrange goût amer. Cédric Littardi qui dénonce
la censure et le charcutage des dessins animés japonais est pourtant coutumier
du fait. Lorsque Canal Plus ouvrit sa programmation à la japanimation, Kaze
fut contacté pour exploiter ses titres et Iria fut au nombre des sélections.
L'éditeur n'en possédait pas les droits d'exploitation télé,
mais cela ne l'empêcha pas de tout faire pour vendre la série et notamment
de charcuter les épisodes pour que les aventures d'Iria puissent rentrer dans
les plages horaires limitées de la chaîne cryptée. Il fallait
plaire à Canal pour être sûr qu'ils achètent la série
sans trop se pencher sur la légalité de l'accord.
Pour en revenir au piratage, on peut, sans trop prendre de risques, ajouter à
la liste des titres énumérés ci-dessus, les dessins animés
pornographiques qu'exploita feu Katsumi, ainsi que Kamui no Ken. Ces titres sont
maintenant gérés par Manga Distribution qui, rappelons-le, a créé
le label Déclic-images avec Cédric Littardi...
Je vous laisse ruminer toutes ces informations qui ont légèrement altéré
mon humeur ces derniers jours. Affaire à suivre...
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